Recherche vocale : du moteur de recherche au moteur de réponse

Recherche vocale : du moteur de recherche au moteur de réponse



Son intervention au Blend Web Mix avait fait salle comble. Dans le cadre de notre partenariat avec l’évènement lyonnais, nous avons le plaisir d’interviewer Laëtitia Dormois, consultante en marketing digital pour l’agence Acti. Elle nous explique en quoi la recherche vocale va changer nos usages mais aussi et surtout comment elle va impacter le SEO et la manière dont les résultats de recherche sont affichés. Merci à elle pour ses réponses.



Comment expliquer la percée de la recherche vocale ? Où en est-on dans ce domaine ?



La recherche par la voix, sur Google ou sur les autres moteurs, découle de l’usage que l’on a du web. Les recherches sur mobile dépassent désormais celles sur desktop, les assistants personnels se multiplient, les smart devices arrivent en force, tout cela impacte la manière dont nous cherchons sur Google. Aux Etats-Unis, la recherche vocale représente déjà 20% des requêtes effectuées depuis un mobile. L’augmentation est forte depuis quelques années, et ce n’est qu’un début.

Qu’est-ce que cela change pour l’utilisateur ?



Cela implique que l’on a directement une réponse aux questions posées. Quand on interroge son assistant personnel, on ne dispose pas d’une liste de 10 résultats, mais bien d’une seule réponse qui doit être la plus pertinente possible. Cela implique des moteurs de plus en plus intelligents mais aussi des questions posées de manière plus précise. Cela est aussi visible avec la forte augmentation des résultats enrichis, et de la fameuse position zéro, but ultime de tous les référenceurs. Il se peut qu’à terme, il n’y ait plus que ce résultat zéro enrichi qui s’affiche dans certains contextes et pour certaines recherches. Plus besoin d’aller sur le site web, la réponse est directement accessible et compréhensible.

C’est donc Google qui devient maître du contenu, s’il ne redistribue pas les utilisateurs sur les sites web ? Google travaille effectivement sur ses propres réponses, mais ne se limite pas à cela. Il y a toujours les recherches, non vocales, et il ne s’agit que d’un extrait, les internautes continueront à aller sur les sites pour obtenir des réponses plus complètes à des questions complexes. La position zéro est pour le moment la garantie d’avoir un fort taux de clic, notamment pour les utilisateurs desktop.

Les recherches vocales sont plus précises, donc les utilisateurs ciblés seront également plus qualis, car plus intentionnistes. Le nombre de visites sera peut-être moins important, mais plus intéressant en termes d’engagement ou de conversions.

Au niveau des métiers du web, qui est impacté ?



Cela implique de concevoir son site web à partir de la demande de ses utilisateurs et non pas à partir de ce qu’on a à leur proposer, ce qui n’est pas nécessairement le cas aujourd’hui pour tous. Cela va donc changer la manière dont on rédige le contenu, la façon dont on le pense. C’était déjà un précepte SEO très fort, cela va encore s’intensifier. Penser son site autour des questions que se posent les internautes, avec des outils comme Answer the public, est plus que jamais important. Aux Etats-Unis, quand on pose une question sur Google, les suggestions de recherches complémentaires se présentent sous la forme d’autres questions (« People also ask »). Cela devrait arriver en France dans peu de temps.

La qualité du site ou encore la structuration des contenus vont également jouer un rôle dans l’acquisition de la position zéro et l’affichage des extraits enrichis. Il va falloir utiliser de plus en plus les données structurées, et donc mettre à contribution les équipes dev et intégration.